De Beckett à un encrier impérial: deux ventes bruxelloises à suivre

Entre époque contemporaine et trésors du passé, deux salles de vente bruxelloises dévoilent ce mois-ci des œuvres uniques à des prix accessibles. De l'hommage au photographe Marc Trivier chez Damien Voglaire à une sélection pointue d'objets d'art et d'argenterie chez Haynault, voici les lots à ne pas manquer.

Plongez en ce mois de mars dans deux salles de vente bruxelloises aux ambiances très différentes. Premier rendez-vous ce samedi 22 avec le travail du photographe namurois Marc Trivier (1960-2024 à l'honneur lors de la vente d'Art moderne et contemporain de la salle des ventes Damien Voglaire.
Sept photographies de l'artiste seront présentées dans les encadrements métalliques conçus et réalisés par le photographe lui-même, dont un superbe portrait de l'écrivain irlandais et prix Nobel de littérature de 1969, Samuel Beckett, lot 390. Pour rappel, Samuel Beckett (1906-1989) était connu pour son rapport privilégié avec le mode pictural, on retrouve dans ses œuvres et sa conception littéraire une prise en compte flagrante des arts plastiques. Il a également laissé derrière lui des écrits critiques sur la peinture.
Ces œuvres jongleront avec trois tableaux du peintre et sculpteur belge d'origine hongroise Pal Horvath né en 1936 dont l'œuvre unique est proche de l'abstraction géométrique. Pas moins de six pièces seront présentes, dont deux du début des années 1970 à un prix oscillant entre 1.000 et 1.500 euros. Parmi ces dernières se trouve la toile intitulée Construction Noir-Bleu-RV en peinture cellulosique sur panneau de grande dimension 80 x 80 cm, lot 180.

Une gravure pour la première fois en salle
En 1979, le jeune Bruxellois Stéphane Mandelbaum (1961-1986) réalise ses premières gravures dans les ateliers de l'école d'art à Uccle. Très peu d'œuvres de cette période ont résisté au temps.
Elles avaient presque toutes disparu. Le peu de personnes qui avaient eu en main une pièce de lépoque racontent qu'elles étaient souvent tachées, portant les traces du travail de l'artiste. Pour sa vente de printemps, la salle des ventes Damien Voglaire propose deux gravures originales - dont le lot 243, intitulé Ecorché datant de 1979 - dédicacées et signées à l'encre. Estimées seulement entre 1.000 et 1.500 euros, sur un marché qui a vu l'apparition de beaucoup de dessins de Tartiste, ces gravures font sens et référence. C'est la première fois qu'une gravure de cette époque sera présentée en salle.
Enfin, trois œuvres originales du Français Jean-Pierre Raynaud représentant des vitraux de l'abbaye de Noir-lac (1975-1978) seront proposées toujours entre 1.500 et 2.000 euros, pendant qu'une sculpture de 1990 en bronze de Peter Klasen, au nom virevoltant Le Volant, donnera la conduite à suivre au prix de 1.500/2.000 euros. Ce lot numéro 198, du sculpteur allemand très marqué par l'Holocauste, est inspiré par l'univers industriel, associant des éléments mécaniques et une patine vieillie qui confère à ce bronze un aspect brut et marqué par le temps.
Pour finir une dizaine d'œuvres de Camille De Taeye seront proposées à des prix allant de 100 à 800 euros, dont le lot numéro 112, intitulé La cocotte en papier et le serpent, une jolie toile à l'univers quelque peu onirique et ma-grittien montée sur bois. Pour rappel Camille De Taeye (1938-2013) est un artiste belge dont l'œuvre est empreinte de belgitude et d'ironie. Il est connu notamment pour son œuvre Le cheval d'octobre retenue à l'aube du XXI siècle pour les murs de la station de métro Eddy Merckx d'Anderlecht.
(...)
Par Romain JANCLAES