Art moderne et contemporain chez Voglaire

Au début des années 1960, le peintre Georg Baselitz, en visite à Paris, découvrait au détour d'une petite rue parisienne du Vle arrondissement, un autoportrait d'Eugène Leroy, trônant dans la boutique de Pierre Langlois, parmi des objets primitifs. Il fut si impressionné par la peinture qu'il la décrira par ces mots : « Je trouvai là des images brunes, comme champs, comme pierre, comme bois, comme mousse, comme senteur. Un amas de tôles provenant du pigeonnier qui éclairait ma tête. Comme si tous les pantalons de peintre étaient suspendus à un crochet et racon - taient l'histoire d'un chef-d'œuvre inconnu. » C'est par ces mots que l'on pourrait s'engouffrer dans les deux autoportraits du peintre que propose la salle des ventes Damien Voglaire pour sa vente du 8 juin. Deux œuvres de 1961 et 1972, estimées toutes deux entre 20.000 et 30.000 euros. La plus ancienne, avec une touche encore figurative, quand la plus récente était déjà totalement empreinte d'abstraction. Le lien entre ces deux toiles est cette épaisseur et cette profondeur que le peintre donnait à ses tableaux. Pour répondre à l'épaisseur de la peinture du nordiste, il y aura la finesse du trait à la mine graphite de Stéphane Mandelbaum, à travers deux portraits, Femme Bira et prédelle aux bustes (1979) (est. 15.000-20.000 euros) et Indigène, gueule fêlée (1979) (est. 15.000-20.000 euros). Une rare chaise réalisée par Ruth Francken (est. 15.000-20.000 euros), L'homme (1971), vient, entre autres proposi-tions, asseoir la suite de la vente.