Souvenirs d’enfance chez Voglaire : des petits trains à l’encan

Le petit train s’en va dans la campagne, vous vous rappelez ? André Claveau en 1952, puis les Rita Mitsouko en 1988. Et j’entends siffler le train ? Ça, c’est Richard Anthony en 1962. Le train, c’est dans l’ambiance de l’époque. Trains de luxe qui s’en vont à Vienne ou Istanbul. Trains de banlieue qui conduisent les travailleurs. Trains de campagne qui relient les villages. Tout cela a bien changé, depuis. Le réseau ferroviaire se racrapote. Sauf dans notre imaginaire, où nous serons toujours émerveillés par le train miniature que nous avons reçu à la Saint-Nicolas ou à la Noël. « J’ai reçu un train électrique quand j’étais tout petit », raconte Paul Jabon, qui aide Damien Voglaire pour cette vente. « C’était mon seul jouet, j’adorais voir rouler les trains. Plus grand, j’ai continué à être passionné, à acheter des wagons et des motrices. Aujourd’hui, je n’en ai plus. Mais quand je vois ce genre de voiture, ça me donne à nouveau presque envie de l’acheter… » Son regard s’était posé sur une automotrice ST 800 verte et ivoire, fabriquée dans les années 50 par Märklin, la firme allemande fondée en 1859, d’abord spécialiste de cuisines pour poupées puis de trains électriques. « C’est incroyable », lance Paul Jabon. « Elle est dans un état parfait, quasiment neuf, dans sa boîte d’origine et avec son certificat. Et ça roule toujours ! » C’est un collectionneur qui est venu frapper à la porte de Voglaire : il voulait revendre une partie de sa collection. En tout, plus de 300 lots. Des wagons, des motrices, des pièces de décor. Plus quelques automobiles miniatures de collection, numérotées, de marque Märklin aussi. Comme une Mercedes Papillon 300 SL rouge vif. Ou ce camion fabriqué par Carette pour la firme allemande.

Une première
Qui achète ce genre d’objets ? Des amateurs évidemment. Et même s’ils sont moins nombreux que dans les années 1950 à 90, il y en a encore. « Mais il faut de l’espace pour installer un circuit », sourit M. Jabon. « Et il faut que madame soit d’accord. » Une boutade qui n’en est pas vraiment une : les fans de petits trains sont en toute grande majorité des hommes. Et à combien on les achète ? « Un expert allemand, Koll, a établi un catalogue qui recense les adjudications des ventes publiques en Allemagne, et c’est ça qui fait référence », précise Christophe Derouet, de chez Voglaire. « L’estimation va de 25 € à 3.000 €. L’automotrice dont nous parlions, verte et ivoire, est estimée à 2.800-3.000 €. La moyenne est de 100 à 300 €. » Damien Voglaire est curieux des résultats de cette vente : « C’est la première fois que nous organisons une vente de trains électriques, on ne sait pas vraiment où on va. Mais c’est peutêtre la route vers une diversification de nos activités. » Le train mène partout. Le slogan peut revenir à la mode.

Damien Voglaire
Vente en ligne du lundi 12 au samedi 18 décembre. Infos: voglaire.com

Trois Château Yquem 1981
Chez Damien Voglaire, c’est la même chose pour le vin et pour les trains : c’est la première vente du genre. Du vin, et pas n’importe lequel : des rieslings allemands plus trois bouteilles de Château Yquem 1981 et un sauternes 1981 aussi, « conservés dans des conditions optimales, au niveau de vin parfait, et donc totalement consommables », on insiste chez le vendeur. En tout 42 lots, présentés soit par une, soit par deux, soit par trois bouteilles. Les vins allemands proviennent de chez Egon Müller en majorité, des Scharzhofberger, et de chez Robert Weill pour six bouteilles. Ce sont des Spätlese ou des Auslese, tous deux des vins de vendange tardive. Années de récolte : 1988 à 1995. « Cette vente est intéressante », explique Christophe Derouet. « Parce qu’on connaît mal les vins allemands. Et ceux-ci sont des vins très prisés. Le marché est large pour le vin et c’est une valeur sûre, comme les montres, c’est un investissement. » Quelle cote pour ces vins ? M. Derouet explique que les estimations sont raisonnables : 200 € la bouteille pour le Château Yquem par exemple. Et pour les rieslings ? « La plupart de ces vins ont été vendus à la bourse du vin de Trêves, où on met les meilleures cuvées en vente. La majorité de nos vins viennent de là. On a donc déjà une idée du prix. Ils vont de 120 à 150 €, jusqu’à 200 € pour les Auslese, selon les années de production. » Tchin-tchin !